Les grandes personnes qui étaient présentes à cette enregistrement on d’abord été un peu saisies : les jeux vidéos prennent décidément une grande place dans l’imaginaire de ces enfants, les garçons en particulier (les filles aussi, probablement, mais sans doute plus ce qu’on appelle les « cozy games » comme Animal Crossing).
Il serait facile de se sentir étonné, voire inquiet, face à cet état de fait. Pensez-donc : un petit français passe en moyenne 14h par semaine sur un écran.
Cette année marque le retour d’une série absolument emblématique des années 2010 : Bref. Elle témoignait alors de traits commun à la « génération Y », ou millennials, née entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90. Et entre autre, les premiers jeux vidéo grand public. Et s’il y a bien quelque chose qui nous a amusé, dans lequel on s’est reconnu, c’est toutes les évocations aux jeux vidéos : la console qu’il ne faut pas éteindre parce qu’il n’y a pas de sauvegarde, les heures passées devant l’écran avec nos amis, où la manette servait surtout à s’occuper les mains, les références culturelles (un épisode complet de Bref, sur la dépression, est même un film de jeux vidéos old school, avec un boss de fin tellement bien trouvé).
Les jeux vidéos sont un objet culturel. Pas une « sous culture », disons éventuellement une « pop culture ». Comme toute œuvre culturelle, ils nourrissent nos imaginaires, nous inspirent, ont une incidence sur notre monde, disent quelque chose de notre époque…
Les enfants qu’on entend ici travaillent sur un projet large, artistique, avec Nyima Leray, pour le millénaire de la ville. Et les jeux vidéos, comme toutes leurs références culturelles, et celles qu’ils ont acquis dans cette aventure, les accompagnent.
Les enfants, si les mondes vidéos ludiques sont virtuels, ce n’est pas le cas de vos émotions, de vos échanges, de la réalité de vos imaginaires. Elles sont les vôtres, cultivez-les, montrez-les nous, et nous, bande d’adulte, faisons preuve de curiosité.
Vous entendez dans ce billet :
- 16-bit game gimmick
- Ma mère a un chat
- Couture
- Les Errances
Tous issus de l’extraordinaire film Lou! journal infime, et de sa bande son, composée par Julien Di-Caro.
Parlons-en d’ailleurs ! Vous voulez une preuve que les jeux vidéos comme œuvre et référence culturel, ça ne date pas d’hier. Regardez ce film : sans eux, ce film serait beaucoup moins attachant.
Je vous conseille aussi le court métrage Le règne des enfants, du Golden Moustache, produit lui aussi dans les années 2010.
Ces podcasts sont réalisés dans le cadre de la convention Culture, Territoire, Enfance, Jeunesse associant le ministère de la Culture – DRAC de Normandie, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale du Calvados, la CAF du Calvados et la Ville de Caen, en partenariat avec le Musée de Beaux-Arts de Caen.